De la formation à l’emploi : l’importance de la proximité

SEP-GRIS-EXTRAIT

Comment développer les compétences nécessaires aux besoins d’un territoire pour préserver son tissu économique ? Voilà l'un des sujets sur lesquels s’interroge ce quatrième épisode du podcast Objectif Compétence. Avec la participation de Thibaut Douay et Estelle Sauvat.

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Si le taux de chômage moyen en France est de 7,6%, il varie du simple au double d’un territoire à l’autre. Les territoires ont donc pour mission de développer les compétences des Français afin de préserver leur tissu économique et l’emploi.

Alors comment les acteurs locaux peuvent-ils développer les compétences nécessaires aux entreprises et conserver leurs savoir-faire ? Et comment s’adapter au mieux aux réalités du terrain ?

Voici les sujets traités dans le 4ème épisode du podcast Objectif Compétences, animé par Antoine Amiel, CEO de Learn Assembly. Pour y répondre, Les Acteurs de la Compétence ont invité :

Estelle Sauvat, Directrice Générale du groupe Alpha et ancienne Haut-Commissaire aux compétences (novembre 2017-juin 2018) et Thibaut Douay, Directeur formation professionnelle pour la Région Hauts-de-France

Le rôle des régions dans l’analyse des besoins de compétences

Selon Thibaut Douay, l’un des principaux défis des régions est de pourvoir les métiers en tension. Elles doivent donc identifier les secteurs concernés afin d’améliorer l’offre de formation et de répondre aux besoins des entreprises.

C’est pour répondre aux besoins de formation que le PIC (Plan d’investissement dans les compétences) a vu le jour en septembre 2018. Dans ce cadre, les conseils régionaux ont conclu avec le Ministère du Travail et le Haut-Commissariat aux compétences des PRIC (Pactes régionaux d’investissement dans les compétences).

Pour Estelle Sauvat, les PRIC offrent plus de moyens et de liberté aux régions pour réfléchir à une offre de formation adaptée à leurs territoires. Or les régions sont les mieux placées pour identifier les besoins des entreprises sur chaque territoire en temps réel. Elles devraient d’ailleurs décider du rythme qu’elle veulent adopter pour :

  • Faire monter en compétences leur tissu d’acteurs de la formation afin de répondre aux besoins et rythmiques industrielles.
  • Donner le bon et le juste rythme concernant les obligations en matière de transition environnementale pour préserver leur tissu industriel.

D’autre part, ce sont les entreprises qui garantissent le dynamisme économique des territoires. Et les collectivités locales qui promeuvent un environnement favorable. Le soutien que les régions apportent aux entreprises est donc essentiel pour maintenir leur attractivité et conserver les savoir-faire.

Un maillage territorial indispensable

Ce lien entre territoires, régions, entreprises et acteurs de la formation se manifeste notamment dans les Hauts-de-France, où des chargés de mission identifient les besoins. Chaque jour, ils sont en contact avec les entreprises, les élus, les conseillers d’insertion des départements, les structures d’accompagnement, Pôle Emploi, les missions locales… Ce maillage territorial leur permet d’être au plus près des entreprises et des demandeurs d’emploi.

Pour Thibaut Douay, la territorialisation est indispensable pour atteindre ce niveau de proximité. Cette agilité est d’autant plus essentielle que les métiers évoluent vite. Et pour cause : des transformations majeures comme la révolution numérique et la transition énergétique imposent aux régions de s’adapter. 

Prenons l’exemple de l’automobile. Si construire une nouvelle voiture prenait entre 4 et 6 il y a 10 ans, cela prend aujourd’hui 2 ans. Ce changement est lié à la rapide transformation des systèmes de robotisation et d’automatisation. Les personnes qui travaillent sur cette chaîne de production doivent donc apprendre un nouveau métier en peu de temps. Ils doivent passer d’ouvrier qualifié à technicien de maintenance.

La mobilité : un obstacle à l’emploi et à la formation

Depuis sa mise en œuvre, le PIC a permis d’orienter plus de personnes vers la formation.

« Il y a une part plus importante des demandeurs d’emploi des Hauts-de-France qui a accès à la formation. Il permet à environ 70 000 demandeurs d’emploi par an d’accéder à la formation. On a un taux de réussite aux certifications de l’ordre de 75% », Thibaut Douay.

Cependant, la formation n’est pas une solution à tous les problèmes. La mobilité est l’un des principaux obstacles à l’emploi. En France, 80% de la croissance économique se fait sur les 15 plus grandes métropoles.[1]Source : note de l’Institut Montaigne publiée en janvier 2022 et intitulée « Cinq ans pour faire progresser la France des ETI » Ces dernières représentent 30% de la population française. En revanche, 42% des demandeurs d’emploi résident actuellement sur les territoires sur lesquels ils sont nés.

C’est pour cette raison que l’offre de formation est très territorialisée.
« Nous commandons des actions de formation au niveau de l’arrondissement, voire, pour ce qui relève des compétences clés, au niveau de la ville elle-même. On descend à un niveau géographique très bas pour être au plus près des demandeurs d’emploi », déclare Thibaut Douay. Malgré tout, ajoute-il, beaucoup d’études ont démontré que des personnes qualifiées acceptent un travail sous-qualifié pour rester à proximité de leur domicile. Cela révèle un problème de mobilité culturelle.

De plus, selon une étude publiée en 2017 par le laboratoire Mobilité inclusive, presque 1/4 des Français déclare avoir déjà renoncé à un travail ou à une formation faute de moyen pour se déplacer. Et près d’1 personne sur 5 dit avoir déjà renoncé à se rendre à un entretien d’embauche ou dans une structure d’aide à la recherche d’emploi pour cette même raison.

A l’inverse, la généralisation du télétravail a permis à une certaine tranche de la population de s’affranchir de la contrainte du lieu.

Si l’activité économique en France reste très polarisée, il existe des solutions pour faire évoluer la situation. Aux acteurs de la compétence (au sens large) de les mettre en œuvre.


Learn Assembly est une learning compagnie dont la mission est d’aider les entreprises à développer l’employabilité de leurs salariés, de manière saine et durable. Architecte et bâtisseur d’expériences apprenantes, nous designons des solutions innovantes de learning pour plus de 200 clients. Learn Assembly c’est aussi Learning Boost, la première solution d’auto-positionnement entièrement personnalisable.

References

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1 Source : note de l’Institut Montaigne publiée en janvier 2022 et intitulée « Cinq ans pour faire progresser la France des ETI »

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