Les métiers administratifs explosent dans l'enseignement supérieur, sont-ils vraiment nécessaires ou des "bullshit jobs" ? Découvrez l'impact de ce phénomène et les solutions possibles pour l'avenir.
Vice-présidents, responsables qualité, certification, recteurs, vice-recteurs, deans, vice-deans, associate deans etc…: l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, sont-ils particulièrement frappés par le phénomène décrit par David Graeber, les bullshit jobs ? Une étude américaine s’est penchée sur le sujet de la croissance des métiers administratifs et non-académiques dans l’enseignement supérieur aux États-Unis. Si le contexte est bien sûr différent du nôtre, des points de comparaison restent intéressants à analyser.
Comme dans d’autres secteurs de l’économie, les fonctions supports et d’encadrement sont en forte croissance. Plutôt que d’y voir une lecture binaire du travail opposant des métiers « utiles » et des métiers moins utiles et dans un contexte de remise en question de la pertinence du terme « bullshit job » on peut décrypter cette inflation des métiers connexes par la complexité accélérée de notre environnement politique, administratif. Les organisations sont dépassées par la complexité qu’elles créent elles-mêmes et qui leur est imposée. L’accumulation de normes, de chartes et d’accréditations rend nécessaire ces postes, qui plus est dans une compétition mondiale. Elle soulève cependant la question du modèle économique nécessaire pour absorber ces nouveaux coûts fixes : jusqu’à quand sera-t-il possible d’augmenter les frais de scolarité aux États-Unis ? Comment financer ces nouveaux postes ?
Ce constat est-il transférable au contexte français ? Les normes, certifications et démarches qualité nécessitent des niveaux de reporting, d’encadrement importants et donc de nouveaux métiers. Le niveau de régulation augmente, quel que soit le secteur. Quant à l’enseignement supérieur, il est désormais dans une compétition mondiale tirée par les classements internationaux et les accréditations. L’enjeu pour la formation et l’enseignement supérieur sera probablement de former massivement à l’intégration de l’IA dans les processus administratifs et non-académiques, pour limiter l’inflation des postes, des coûts et donc un risque de tensions internes, voire de sentiment d’injustice entre les « opérationnels », avec toutes les limites que pose ce terme et les autres.
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