2023, l’année des LXP ? Interview de Morgan Naud, CEO de Bealink

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Découvrez les Learning Experience Platform (LXP) avec Morgan Naud CEO de la société Bealink, pionnière du marché des LXP.

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Après avoir été Directeur Technique de Crossknowledge pendant dix ans, Morgan Naud a créé la société Bealink, pionnière du marché des Learning Experience Platform (LXP). Il décrypte les enjeux des LXP.

Qu’est-ce qu’un LXP ?

Historiquement, les LMS ont avant tout été pensés pour faciliter l’administration de la formation plus que l’expérience apprenante. La robustesse fonctionnelle est passée avant l’UX. Mais il faut resituer le contexte : les premiers LMS sont arrivés au début du e-learning, et à l’époque, on opposait beaucoup e-learning et présentiel. L’accent a surtout été mis sur la gestion, le pilotage, pour répondre aux besoins de suivi, notamment l’indicateur du nombre d’heures ou de jours passés en formation, un indicateur issu du présentiel et obligatoire en France. Pour proposer des expériences plus qualitatives, une nouvelle génération d’éditeurs est arrivée, comme Bealink, sur le segment des LXP.

Quelle est la valeur ajoutée d’un LXP ? En quoi les LXP sont-ils différents des LMS ?

Un LXP ce n’est pas simplement un beau LMS, c’est une philosophie radicalement différente. Un LXP se différencie sur trois dimensions : la simplification, l’approche compétences et la logique d’écosystème. Commençons par la simplification : aujourd’hui, les entreprises souhaitent faciliter l’accès à la formation et décentraliser son administration. Concrètement, un salarié veut pouvoir faire le lien entre son entretien annuel et l’offre de formation, il veut identifier les formations pertinentes pour sa carrière, un manager veut pouvoir faire les inscriptions de manière autonome. Le LXP redonne du pouvoir au manager et à l’utilisateur.

L’approche par compétences est une autre avancée : aujourd’hui la plupart des LMS n’ont pas de briques gpec ou workforce planning, à moins d’être une suite RH globale. Nos clients veulent faire du skill-based learning : ils veulent indiquer les niveaux de compétences attendus pour des métiers, cartographier les compétences, proposer une expérience moderne. 

Dernier point, l’intégration à un écosystème : les LXP ont une capacité d’intégration avec d’autres outils. Les entreprises achètent de nombreux outils (Outils-auteurs, catalogues digital learning, solutions d’immersive learning, etc..). Il arrive qu’il y ait plusieurs LMS dans une seule entreprise pour des raisons de proximité, de service. La solution qui consiste à imposer un seul outil partout est complexe et onéreuse. Plutôt que d’imposer une solution, certaines entreprises vont choisir le « best of breed », le meilleur de chaque catégorie. Un LXP permet ensuite d’interfacer les outils du point de vue des utilisateurs. L’apprenant a un point d’entrée unique qui lui permet d’aller se former sur plusieurs plateformes.

Quelles sont plus globalement les tendances des technologies dans le learning ?

On assiste à une convergence de normes pour simplifier les formats et l’interopérabilité. xAPI et TinCan se sont considérablement développés. On assiste également à l’émergence de solutions dites Learning Record Store permettant la consolidation et la visualisation de données. Les LRS sont des solutions qui harmonisent les données du learning et facilitent leur visualisation puis leur exploitation. En effet, plus vous multipliez les plateformes plus il y aura de data, mais elles ne seront pas harmonisées. Un exemple : la notion d’utilisateur actif. Selon les LMS et les éditeurs, l’utilisateur actif peut être quelqu’un qui a ouvert un module, complété un module, validé le quiz final, etc.. Il faut donc harmoniser ces différentes données pour mieux les exploiter. C’est la valeur ajoutée d’un LXP que de fédérer l’ensemble de ces outils, tant du point de vue de l’utilisateur, que de celui du L&D.

Justement, comment fiabiliser les données ?

La qualité des données est un sujet essentiel : l’exemple du référentiel de compétences, très lourd à mettre en place, très vite obsolète est l’exemple typique. Chez Bealink, nous nous appuyons sur l’outil de classification des compétences créé par l’Union européenne, ESCO, qui permet d’avoir des données consolidées et modernes. Cela nous semble plus fiable que des données récupérées de job boards souvent américains et donc peu adaptées aux entreprises européennes.

Le marché du logiciel learning est-il à un point de bascule ?

Le sujet des LXP intéresse de plus en plus et les entreprises y réfléchissent toutes. Nous sommes à une période de transition, car la maturité n’est pas la même partout. Il est probable que le marché se consolide, c’est déjà le cas avec l’acquisition d’Edcast par Cornerstone. Progressivement, les usages vont se rapprocher : les LMS vont développer des fonctionnalités s’approchant des LXP, les LXP vont compléter leur produit avec des fonctionnalités LMS. Les deux univers vont se rapprocher afin de construire des « learning platform » dépassant les acronymes que nous connaissons et reflétant la complémentarité des approches learning « bottom-up » du LXP à celles plutôt « top-down » du LMS.


Learn Assembly est une learning compagnie dont la mission est d’aider les entreprises à développer l’employabilité de leurs salariés, de manière saine et durable. Architecte et bâtisseur d’expériences apprenantes, nous designons des solutions innovantes de learning pour plus de 200 clients. Learn Assembly c’est aussi Learning Boost, la première solution d’auto-positionnement entièrement personnalisable.

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