Cet article rédigé par Antoine Amiel, CEO de Learn Assembly, vous résume en 10 points l'étude réalisé par France Compétences sur la reconversion.
Qui mieux que France Compétences pour analyser le phénomène des reconversions ? Cet acteur de la régulation et de la formation de notre système de formation professionnelle, rattaché au ministère du Travail, publie une étude des pratiques de ses bénéficiaires en matière de reconversion. En voici un résumé en dix points (désolé, la pensée power point est très contagieuse). Plus de 5000 personnes ont été interrogées, de 2016 à 2021.
53% seulement des reconversions concernent un changement de métier : il s’agit donc souvent d’un changement de statut, par exemple de salarié en auto-entrepreneur et non d’un changement de métier à proprement parler.
Ce chiffre a de quoi surprendre : d’après l’étude, une reconversion sur quatre se fait au sein du même employeur. Cette tendance pourrait même s’accroitre avec les difficultés de recrutement.
Il ressort de l’étude que de nombreux « reconvertis » n’ont pas de stratégie claire et formalisée. Leur reconversion est le fruit d’échanges, de prises d’informations et de rencontres. Elle est très informelle.
40% des répondants ont mis seulement quelques semaines à se lancer, un délai relativement court. Notons que ce délai est plus long dans le secteur public.
Les 2/3 des répondants ont bénéficié d’un accompagnement, qu’il s’agisse d’un bilan de compétences ou d’une formation. En creux, cela signifie qu’un tiers n’a bénéficié d’aucun accompagnement, un chiffre qui peut s’interpréter de diverses manières : manque de suivi, manque de ressources, méconnaissance des dispositifs ou tout simplement autonomie de citoyens qui ont pris l’habitude de se débrouiller par eux-mêmes à l’heure du tout digital ?
Voilà une nouvelle qui confortera les acteurs de la compétence spécialisés dans les formations courtes : les formations longues ne sont pas le format privilégié par les individus, signe que la réussite d’une reconversion dépasse largement l’obtention d’un titre professionnel, parfois peu valorisé par les entreprises.
« Le degré de confiance initial dans ses chances de réussite et l’appréhension de l’ampleur du risque associé, sont fortement dépendants de l’intensité des dynamiques antérieures de changement et d’apprentissage. » En langage non-technocratique, cela signifie que ceux qui ont l’expérience de la mobilité professionnelle ont plus de chance de réussir leur reconversion. La question des inégalités sociales est au cœur de cet épineux sujet. La reconversion oui, mais surtout pour ceux qui se sont déjà reconvertis
Il n’y a pas d’âge pour se reconvertir : alors pourquoi attendre ? On se reconvertit de plus en plus jeune. Les 25-34 ans représentent 35 % des enquêtés et seulement 24 % de la population de référence. Les femmes représentent 50% des reconversions.
Cette étude en confirme d’autres : les populations dites seniors sont sous-représentées dans les reconversions tout comme les populations ouvrières.
C’est peut-être le point clef de cette étude : sortir d’une définition de la reconversion comprise comme un changement de métier. Cette approche a toutefois ses limites. Peut-on vraiment parler de reconversion pour un commercial sédentaire qui deviendrait commercial itinérant ou un peintre en bâtiment salarié qui deviendrait auto-entrepreneur ? Est-ce la nature du métier ou les conditions de son exercice qui déterminent une reconversion ?
Découvrez l’étude complète ici.
Learn Assembly est une learning compagnie dont la mission est d’aider les entreprises à développer l’employabilité de leurs salariés, de manière saine et durable. Architecte et bâtisseur d’expériences apprenantes, nous designons des solutions innovantes de learning pour plus de 200 clients. Learn Assembly c’est aussi Learning Boost, la première solution d’auto-positionnement entièrement personnalisable.