Dans un contexte de transformation digitale de nos organisations et d'obsolescence accélérée des compétences, Korn Ferry a interrogé 1500 leaders de grands groupes dans le monde entier sur les enjeux de pénuries de talents et sur les stratégies qu'ils déploient pour y remédier.
Learn Assembly recevait en conférence d’ouverture de la French Touch de l’éducation Alice Risetti, Associate Client Partner – Advisory chez Korn Ferry, pour une intervention sur les enjeux du skillgap. L’étude réalisée par le cabinet Korn Ferry intitulée The Global Talent Crunch a le mérite de reposer l’importance du sujet. Et de révéler, qu’en-dehors du cercle du développement RH, le constat semble un peu moins partagé…
Le point de départ de l’intervention est le constat de l’évolution du rapport des individus à leur travail en raison de tendances structurelles : évolution des modes de travail, changement climatique, démographie etc….
Ainsi, selon l’étude, 85 millions d’actifs formés vont manquer dans le monde alors que 3% des emplois ne sont pas pourvus faute de qualification, ce chiffre pouvant passer à 11% d’ici 2030.
Ainsi, l’Inde, qui a investi massivement dans l’éducation sera le seul pays “à l’équilibre en 2030” entre l’offre d’emplois qualifiés et la demande de travailleurs qualifiés. Contrairement à la France, pour qui un delta de 700.000 emplois entre les jobs détruits (300 000) par la révolution numérique et ceux créés par cette dernière (1 million).
Si ces chiffres ont le mérite d’être très parlants, ils ne parlent pas à tout le monde… En effet, seulement 13% des CEO considèrent leurs employés et l’employabilité comme une priorité stratégique. Comment expliquer ce décalage entre réalité vécue et réalité ressentie ?
L’une des croyances révélée par l’étude est la suivante : pour deux nombreux dirigeants, la création de valeur viendra de la technologie, bien plus que du capital humain. L’idée selon laquelle le numérique contribuerait à la création de valeur et dédouanerait d’un travail de fond sur les compétences et l’humain reste donc bien ancrée.
Or, le rapport au travail induit par les nouvelles générations bouscule cette croyance. La quête de sens, la distinction entre la vie professionnelle et la vie privée, la transformation du lieu de travail, la dimension éthique des organisations sont des aspects de plus en plus valorisés par les collaborateurs (en tout cas ceux qui ont le choix NDLR).
Alors que les salariés font de l’humain le critère essentiel de leur vie professionnelle et accordent de plus en plus d’importance à ce sujet, les dirigeants d’entreprise continuent d’orienter leur stratégie vers une création de valeur purement technologie et court-termiste, que l’on peut résumer de la manière suivante :
Ainsi, le profil attendu du leader de demain reposerait sur cinq piliers :
Alice Risetti conclue en citant Antoine Riboud, PDG Danone, qui disait dès 1972 : « Conduisons nos entreprises autant avec le cœur qu’avec la tête et n’oublions pas que si les ressources de la Terre ont des limites, celle de l’Homme sont infinies s’il se sent motivé ».
Comme quoi, les réponses du futur sont souvent à trouver dans le passé…
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