Retour sur le Forum Economique Breton, où l’équipe Learn Assembly était présente. L’occasion de revenir notamment sur les impacts de l’intelligence artificielle sur le travail.
Le Forum Economique Breton, c’est l’événement de la rentrée qu’il ne faut pas manquer pour les entreprises de l’ouest. Cette année, il a réuni plus de 2000 participants autour de la thématique était “Il est où le bonheur ?”. Une thématique orientée entre autres sur les impacts de l’intelligence artificielle sur le travail.
Un membre de notre équipe était présent mercredi 11 septembre et a participé à 3 labs et plateaux. En voici sa synthèse.
4 entreprises ont présenté leur projet innovant basé sur l’intelligence artificielle. Qu’il s’agisse d’économie, de marketing digital ou d’industrie, chaque application a été développée dans une logique de gain de temps pour leurs utilisateurs. Ce gain peut dans certains cas se renforcer par une baisse des erreurs et une meilleure analyse, conduisant in fine à une meilleure productivité.
L’usage de l’intelligence artificielle dans le monde du travail sous-tend donc deux questions. Quelles sont parmi toutes les tâches que je réalise dans mon travail, celles que l’IA permettrait d’automatiser ? Quelles sont celles sur lesquelles j’apporte une réelle valeur ajoutée et/ou qu’une machine ne peut pas effectuer ? En somme, quels sont impacts de l’intelligence artificielle sur le travail ?
Des questions auxquelles il peut être difficile de répondre et qui font écho, de plus ou moins près, aux deux autres conférences suivies.
Le panel composé de Benoît Derigny, Directeur Général de Manpower France, Thibaut Guilluy, Directeur Général de France Travail et Benoît Serre, Président de l’Association Nationale des DRH (ANDRH) a insisté sur le fait que le travail n’est pas une donnée stable. Plusieurs facteurs le conditionnent : démographiques, sociologiques, économiques, technologiques mais également par les choix individuels.
La France est aujourd’hui dans une perspective de plein emploi. Cette dynamique oblige les recruteurs à s’adapter en proposant :
Selon les intervenants, ces solutions résident dans l’expérience vécue par les salariés dans l’entreprise, de leur entretien d’embauche jusqu’à leur départ. Au regard des discussions avec leurs adhérents, l’ANDRH conseille une prise d’engagement réciproque entre les organisations et leurs équipes.
La déhiérarchisation est également une piste intéressante. Retirer des échelons, simplifier l’organisation, c’est avoir une vision plus claire de ce à quoi mon travail sert le projet commun de l’entreprise.
Les dernières études montrent que devenir manager n’est plus un souhait pour de nombreux salariés. Ce n’est plus perçu comme une reconnaissance de leur travail. Dans l’entreprise, où le futur est déjà là et les transformations nombreuses, “le manager devient un agent du changement”. Il l’accompagne, sans être toujours préparé. De nos jours, le manager pilote, coordonne, encadre, reporte. Mais il gère également la charge de travail et la charge mentale de ses équipes, le tout bien souvent selon un mode hybride.
Le débat fait rage : l’intelligence artificielle aura-t-elle un impact faible ou fort sur nos modes de vie et de travail ? (Voir notre article sur l’impact de l’IA sur le travail). Luc Ferry avance un chiffre : 300 millions d’emplois détruits d’ici 10 ans à cause de l’IA. Sam Altman, dirigeant d’OpenAI, a lui-même indiqué que sous peu le monde économique verra des licornes sans aucun salarié. Luc Ferry estime que cette destruction d’emplois prévisible ne sera pas créatrice. Bien qu’il existera de nouveaux postes, il s’agira de postes d’hyper spécialistes (mathématicien, data analyst…). Cela ne compensera pas la perte de plusieurs millions d’emplois moins qualifiés.
Anne Pruvot, Directrice Générale de SNCF Connect & Tech souligne qu’avec l’IA générative “on est passé de l’automatisation technique à l’automatisation intellectuelle”. Luc Ferry ajoute qu’il a fait passer le test de Wechsler à Chat GPT qui l’a brillamment réussi. Le résultat ? 160 de QI. “Cela situe ChatGPT dans les 1% de la population mondiale les plus intelligents alors que GPT 4 n’a qu’un an”.
Anne Pruvot et Aliette Leleux, Directrice Stratégie & Consulting Accenture France & Benelux problématisent : “Les entreprises ont déjà du mal à lister les compétences réelles qui sont disponibles dans l’entreprise alors comment l’IA va les impacter ? C’est du sacré boulot de prospective ! Un conseil : soyez l’humain dans la boucle”.
Luc Ferry soutient : “Les métiers qui associent tête-coeur-main sont ceux qui disparaîtront en dernier”.
Learn Assembly est un cabinet de conseil hybride créé en 2013 qui accompagne la transformation de tous les acteurs de la formation et de l’emploi. Notre mission est de les aider à jouer un rôle stratégique dans leurs organisations pour répondre au défi des compétences, de la transition écologique et de l’intelligence artificielle. Nous accompagnons les directions générales et L&D de grands groupes, les acteurs publics et les établissements d’enseignement supérieur dans leurs évolutions stratégiques.