Entreprises et candidats engagés : quels enjeux pour le recrutement ?

Entreprises et candidats engagés : quels enjeux pour le recrutement

Le recrutement engagé, qu’est-ce que c’est ? Quels sont les nouveaux métiers du développement durable ? Comment et qui recruter ?

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Quels sont les enjeux du recrutement engagé ? Quelles compétences recherche-t-on ? Qui recrute ? Quels sont les niveaux de salaires ? Nous nous sommes penchés sur le sujet du recrutement engagé. Pour appuyer nos recherches et nos propos, nous avons notamment échangé avec Omeva, cabinet de recrutement engagé, spécialisé dans les métiers à impact positif et liés au développement durable.

Omeva a été co-fondé par Aurélie Jourdon, qui a travaillé auparavant pour divers cabinets de recrutement français et internationaux. Elle a décidé de créer son cabinet alternatif, qui vise à faire le lien entre les structures engagées et les personnes qui veulent mettre du sens dans leur travail.

Quels sont les enjeux du recrutement engagé ? 

« Dans notre activité, nous intervenons à différents niveaux d’engagement », nous rappelle Aurélie Jourdon : 

  1. La responsabilité sociétale des entreprises. Elle désigne la prise en compte par les entreprises des enjeux environnementaux, sociaux, sociétaux, économiques et éthiques dans leurs activités.  
  2. Les sociétés engagées : sociétés à missions ou Bcorp par exemple.
  3. L’économie sociale et solidaire. Celle-ci a parfois du mal à trouver des profils adaptés, notamment en raison d’une rémunération plus faible que dans d’autres secteurs.

Par ailleurs, comme le souligne l’enquête Birdeo 2019, menée auprès des professionnels du Développement durable et de la RSE, il existe une très grande disparité dans les profils comme dans les rémunérations. Cela dépend entre autres du statut des experts : s’ils sont salariés d’une structure (« inhouse » et non consultants), en cabinets de conseil ou encore indépendants.

D’autre part, ces deux dernières années, on observe une augmentation de la pression subie par les grands groupes. En effet, ils doivent respecter de plus en plus de critères extra-financiers, notamment basés sur les axes Environnement Social et Gouvernance (ESG). La loi PACTE votée en 2019 permet aux entreprises qui le souhaitent de définir une raison d’être dans leurs statuts ainsi que des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Elles peuvent ainsi devenir des sociétés à mission. Cela implique une évaluation tous les deux ans par un organisme tiers indépendant, chargé d’auditer la bonne adéquation entre les objectifs et la réalité.

De plus, depuis la crise sanitaire, la prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux au travail a explosé. Télétravail, santé morale des collaborateurs etc. sont devenus des sujets centraux. Par conséquent, de plus en plus de sociétés prennent des engagements sociétaux. Omeva en est un bon exemple. Le cabinet fait partie du mouvement 1% for the Planet et réalise une partie de son activité en pro bono.

Quelles sont les compétences recherchées dans le secteur du développement durable ?

Il existe deux types de compétences, tout deux aussi recherchés l’un que l’autre : 

  • Les compétences pour lesquelles non seulement il y a beaucoup de postes à pourvoir, mais aussi beaucoup de personnes qualifiées. C’est le cas principalement de la RSE.
  • Et les compétences dites « pénuriques », c’est-à-dire dont on a de plus en plus besoin actuellement, mais pour lesquelles le marché du travail n’est pas encore mature, même si la demande est forte. Il y a donc moins de postes et de candidats qualifiés. C’est ce qu’il se passe pour les secteurs de : 
    • la transition énergétique comme les énergies renouvelables 
    • l’économie circulaire (réparation, éco-conception)
    • la finance durable 

Pour faire face à ces besoins, l’enseignement supérieur a développé son offre de programmes pour se spécialiser dans le développement durable. Il existe notamment de plus en plus de masters en biodiversité. De plus, les organismes de formation ont multiplié leur production de parcours dans ce secteur.  

Par ailleurs, au sein des entreprises, une véritable prise de conscience a eu lieu. « Il y a aujourd’hui un vrai accompagnement et une volonté de la part des investisseurs de s’impliquer dans ce type de projets », nous explique Aurélie. Certains établissements financiers ont par exemple mis en place un système de prêt où le taux d’intérêt baisse en fonction de l’impact positif de l’organisation. 

Le salaire moyen brut des cadres du développement durable et de la RSE est de 55 K€ par an.

Les niveaux de salaire

Quant aux niveaux de salaires associés à ces compétences, ils varient en fonction de l’âge, du type de structure (associatif, public, privé), du niveau d’étude, ou encore du secteur d’activité (luxe, finance, environnement et énergie etc.). Selon une étude datant de 2015 de Birdeo, cabinet de recrutement spécialiste des nouveaux enjeux sociétaux, le salaire moyen brut des cadres du développement durable et de la RSE est de 55 K€ par an. Voici les constats principaux : 

  • Les salaires augmentent linéairement avec l’âge. 
  • A âge comparable, les cadres dans l’associatif et dans le public touchent respectivement 23 % et 14 % de moins qu’un cadre du privé. 
  • Les cadres issus d’écoles de commerce et les ingénieurs généralistes ont en moyenne des salaires plus élevés. 70 K€ / an pour un ingénieur généraliste contre 45 K€ pour une personne ayant un Master avec une spécialisation RSE, Social Business ou ESS.
  • Les salaires sont en moyenne plus élevés dans les secteurs du luxe (66 K€) et de la distribution & consommation responsable (59K€) car ils sont largement représentés par les multinationales. Ce qui est moins le cas pour l’environnement et l’énergie, par exemple (53 K€).

Comment trouver un emploi dans le développement durable ?

« L’envie ne doit pas dépasser les codes du travail », nous rappelle Aurélie. Ce genre de métiers « à vocation » fait parfois oublier aux candidats l’importance d’avoir un solide socle de compétences. Il faut donc mettre son enthousiasme et son engagement au profit de ses compétences. 

« La principale difficulté pour les candidats, c’est le manque de lisibilité des offres. Surtout quand on cherche des entreprises engagées car on est sur des valeurs, pas sur des compétences-clés. C’est moins facile à trouver »

Ensuite, il existe plusieurs plateformes où l’on peut trouver des postes dans le développement durable : 

  • Les pépites vertes qui fournit des outils et ressources pour trouver une formation ou un métier engagé
  • Jobs that make sense, une plateforme remplie d’ « offres d’emploi à impact qui font du sens »
  • Fuyons La Défense, qui met en valeur des plus petites structures et des projets de reconversion réussis

Mais il est tout à fait possible de trouver le job engagé de nos rêves sur des plateformes plus généralistes, comme Indeed, Welcome to the Jungle ou LinkedIn. Il suffit de sélectionner les bons critères et mots-clés. « La principale difficulté pour les candidats, c’est le manque de lisibilité des offres. Surtout quand on cherche des entreprises engagées. C’est moins facile à trouver », commente Aurélie. Dans ce contexte, la plateforme Shift your job prend tout son sens et permet aux candidats de savoir quelles sont les entreprises engagées.

D’autre part, postuler ne suffit pas. Plus que jamais, le réseau a un rôle énorme à jouer dans ce secteur. Les potentiels employeurs doivent être convaincus de l’intérêt et de l’engagement du candidat. « Nous recommandons aux candidats d’avoir une démarche proactive. De chercher d’eux-mêmes qui recrute et d’entrer en contact avec la personne avant de postuler. En effet, le volet interpersonnel est l’un des points les plus importants pour les recruteurs engagés », ajoute Aurélie. Et de conclure : « être visible sur les réseaux sociaux est essentiel aujourd’hui. Ces plateformes sont idéales pour partager ses enjeux et ses intérêts ».


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