Lors de son intervention à la French Touch de l’Education, Nicolas Fieulaine, Maître de Conférences en Psychologie Sociale à l’Université de Lyon, a présenté les connaissances accumulées lors des dernières décennies en psychologie sociale, sciences cognitives et sciences sociales qui peuvent éclairer et transformer les pratiques de formation.
Comment donner du sens à un parcours de formation alors même que le cerveau est moins intéressé par ce qui n’est pas présent dans le moment ? Nicolas Fieulaine nous parle de la projection du futur, qui demande de faire exister mentalement la fin du parcours de formation pour que les apprenants puissent se projeter… et donc être motivés.
Cela pose la question des motivations dans la prise de décision. Or, il existe bien des biais de notre cerveau, parfois automatiques et rarement conscients, qui viennent perturber nos décisions. Nicolas Fieulaine cite l’exemple d’une cantine à l’entrée de laquelle avaient été disposées des statues de Giacometti : l’apport moyen de calories consommé lors des repas avait alors diminué de 12%.
La motivation se construit de façon complexe. Le petit enfant développe, en grandissant, le concept de permanence de l’objet, qui lui permet de se représenter un objet absent et ainsi ne plus associer son absence à sa perte – ce qui était auparavant le cas avec ses parents. A partir de là, il devient possible de jouer sur la motivation grâce à plusieurs leviers :
Les sciences cognitives explorent également la notion de distance psychologique, c’est à dire la capacité à se projeter dans le futur et dans l’espace. Elle permet notamment de pouvoir garder la conscience de la “big picture” lorsqu’on travaille sur un projet particulier. L’enfant vit dans l’instant présent, dans le moi d’ici et maintenant. Il apprend progressivement les notions de temporel (capacité à se projeter dans le futur), de spatial (capacité à se projeter dans l’espace, l’ailleurs), le sociabilité (capacité à découvrir autrui), tandis que nait également sa capacité d’imagination.
L’individu voit alors son vécu prendre du sens car c’est la considération du futur, de l’ailleurs et d’autrui qui charge un événement de sens. Mais la vraie compétence est de parvenir à naviguer entre ces distances spatiales, temporelles et sociales. Ainsi, l’abstraction et la projection dans le futur sont des ingrédients clés pour créer la distance psychologique et faciliter l’implication des apprenants dans la formation en se saissisant de son contenu.
Nicolas Fieulaine a conclu en rappelant les 5 piliers de l’apprentissage :
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