Une étude qui montre que les Français n’aiment pas les « soft skills »

SEP-GRIS-EXTRAIT

Une étude de Opinionway réalisée pour Dropbox montre à quel point les « soft skills » génèrent la méfiance des Français. Méconnues et souvent mal vues, elles révèlent les inégalités du monde du travail en France.

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Les « soft skills » font référence « aux qualités liées au comportement social et à la capacité relationnelle des salariés. Il s’agit par exemple de l’écoute, l’empathie, l’esprit d’équipe dans un contexte professionnel » (définition de OpinionWay). Elles s’opposent aux « hard skills » qui désignent les compétences techniques et les savoir-faire. Vous trouverez dans cet article un résumé de l’étude de Opinionway pour Dropbox.

La méthodologie

Fin février 2020, Dropbox a commandé une étude en partenariat avec Opinion Way qui a interrogé 1030 salariés français du secteur privé, de 18 ans et plus. Le sondage prend en compte les critères suivants :

  • le sexe
  • l’âge
  • l’activité professionnelle
  • le secteur d’activité
  • la taille d’entreprise
  • la région de résidence   

Les résultats

Nous vous partagerons dans cet article les résultats les plus édifiants et révélateurs de la perspective et de l’opinion des Français à propos des compétences. Vous pourrez retrouver la totalité des résultats dans l’enquête complète.

Critères d’évaluation d’un salarié :

Sur l’ensemble de la population interrogée, 70% pensent que l’implication dans son travail est le premier critère sur lequel un salarié doit être évalué. Ce critère est suivi à 59% des savoir-faire et de l’expertise technique.

A l’inverse, seuls 8% estiment que l’intelligence émotionnelle est un facteur important.

L’évaluation sur d’autres critères que les compétences intellectuelles et techniques :

Plus de 60% des salariés interrogés pensent qu’être évalué.e sur des « softs skills » est trop subjectif et représente une pression supplémentaire alors qu’environ 50% estiment que c’est motivant et pénalisant.

Connaissance des « soft skills » : 

  • Selon l’étude, 29% des collaborateurs ont entendu parler des « soft skills » et seulement 8% savent bien ce dont il s’agit et ont déjà été évalué dessus.
  • En revanche, 70% ne savent pas ce que c’est.
  • En allant un peu plus dans le détail, il est facile de s’apercevoir que la majorité (43%) des personnes qui savent ce que sont ces compétences comportementales appartiennent à une catégorie socio-professionnelle favorisée (CSP+) alors que 18% seulement ont un statut CSP-.
  • Aussi, le poste ou l’activité professionnelle révèle une réalité intéressante : 43% de ceux qui les connaissent encadrent des personnes, alors que 23% ne sont pas managers.  
  • La question de l’âge joue également : 45% des 25-34 ans ont entendu des « soft skills », contre 20% pour les 50 ans et plus.

Les « soft skills » dans le recrutement :

Les résultats susmentionnés montrent en effet une grande méconnaissance des salariés français concernant les « soft skills ». Cependant, la quasi-totalité est bien consciente de leur importance en situation de recrutement :

  • 75% pensent que ces compétences permettent au candidat de témoigner de son aptitude et de sa motivation.
  • D’autre part, 65% affirment que les recruteurs devraient accorder plus d’importance aux soft skills.
  • Plus de 60% les voient également comme incontournables pour obtenir un poste.

Les « soft-skills », facteur de discrimination :

Bien qu’indispensables à l’obtention d’un emploi, elles représentent l’élite française et peinent à être inclusives et favoriser une société égalitaire :

  • Tout d’abord, pour 68% de la population interrogée, elles incitent les salariés à se présenter sous un faux jour pour réussir individuellement.
  • Les « soft skills » peuvent être considérées comme un facteur de discrimination comportementale puisque 76% s’accordent à dire que les favoriser peut freiner la promotion d’employés introvertis, mais aussi celle d’employés compétents (66%).
  • Plus de la moitié des collaborateurs interrogés affirment que les « soft skills » crée un risque d’uniformisation des salariés.
  • 49% pensent que la sélection professionnelle basée sur ces dernières favorise les salariés issus de milieux privilégiés.

Notre conclusion

Cette étude révèle un hiatus important entre le discours dominant sur l’importance des soft skills et la perception du sujet par les salariés en entreprise. S’agit-il d’un malentendu, d’une méconnaissance ? Ou d’un problème de fond, qui reflète l’inégalité des chances en matière d’employabilité ?

Pour nombre de salariés, les « soft skills » sont perçues comme potentiellement discriminantes et injustes. Elles favorisent les plus favorisés.

Les entreprises doivent absolument prendre en compte ce rejet pour éviter que les programmes de conduite du changement culturels et managériaux ne soient pas voués à l’échec dès le démarrage.

L’étude Opinionway pour Dropbox nous invite à prendre du recul sur ce que nous considérons comme une évidence – l’importance des soft skills – et à faire preuve d’humilité. Une seule chose est sûre : l’employabilité et l’expérience collaborateur optimales ne se décrètent pas dans un paris entre cadres RH mais bien en co-construction avec les salariés eux-mêmes.


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