Le CPF rend-il plus apprenant ?

5 mn de lecture

SEP-GRIS-EXTRAIT

La Dares publie une étude très complète¹ sur les usages du CPF. Dans cette enquête menée auprès des entrants et des sortants, la Dares met en lumière les pratiques réelles et apporte des éléments tangibles à des débats reposant parfois sur des croyances plus que des faits.

SEP-GRIS-EXTRAIT

1- Les gens savent ce qu’ils font (en majorité)

Il est fréquent d’entendre dire que les usages du CPF concernent les formations dites de loisir, sans réelle utilité. Les chiffres indiquent que dans 80% des cas, les utilisateurs se forment à des fins professionnelles. On peut tout de même regretter que ce chiffre ne soit pas de 100%, preuve qu’un léger nettoyage de l’offre reste à faire, la formation de loisir pourrait en effet être financée par les particuliers, surtout en période de réduction budgétaire. 

Répartition des usages du CPF

2- Les utilisateurs sont-ils prêts à payer pour leur formation ? 

La question du reste à charge est un sujet d’actualité brûlant : l’annonce d’un possible reste à charge sur le CPF a mis le feu aux poudres. Les chiffres de la Dares montrent que les Français sont déjà prêts à contribuer au financement de leur formation : 8% le font pour un montant inférieur à 500€. Il est frappant de constater que les publics les plus à même de payer pour une partie de leur formation sont les jeunes et les plus diplômés. Si la surreprésentation des CSP+ s’explique aisément, celle des jeunes mérite qu’on s’y arrête : s’agit-il d’un changement générationnel ? Les jeunes considèrent-ils plus la formation comme un investissement que les autres ? Ont-ils une confiance plus élevée que d’autres dans l’impact de la formation sur leur employabilité ?

Part et montant reste à charge selon l’âge de l’utilisateur

3 – Pourquoi certaines personnes abandonnent-elles en cours de route ?

Les chiffres fournis annoncent un taux d’abandon de 11% en moyenne. Ce chiffre grimpe à 18% pour les formations à distance –  surtout en langues ou en bureautique – contre 2% en présentiel. 3%  des personnes ayant abandonné le font parce qu’elles jugent leur formation sans intérêt, un pourcentage plutôt faible. Le taux d’abandon à distance vs en présentiel est une notion intéressante mais dont on connaît les limites : un apprenant en présentiel est plus captif. Ces taux d’abandon montrent plus que jamais l’importance de se former au digital learning management et à l’animation à distance ou hybride, pour éviter ce décrochage. Ils mettent en lumière la nécessité d’accompagner, de mentorer les apprenants. Les apprenants sont de plus en plus exigeants, à juste titre.

4 – La place de la certification

Seuls 60% des inscrits à une formation certifiante l’obtiennent. Il apparaît que la certification n’est pas en soi l’objectif de tous les apprenants. Le tout-certifiant ne correspond pas toujours à une réalité des besoins. Parmi les 33% qui abandonnent combien d’abandon, la question de la qualité pédagogique arrive largement après la question de la charge de travail, d’un imprévu ou du manque de temps. On peut questionner ces déclarations, le manque de temps étant dans certains cas le symptôme d’un manque de motivation. On constate aussi de très grosses variations selon le type de certification. Le taux d’obtention est proche de 100% quand la certification est obligatoire pour exercer un métier. On reste donc trop souvent dans un état d’esprit carotte et bâton….

Obtention de la certification selon la famille de formation

5 – La démocratisation de la formation cache des inégalités frappantes

Si l’on s’en tient aux chiffres, les personnes les moins qualifiées se forment et sont celles qui vont jusqu’au bout ; sur le papier c’est une très bonne nouvelle. Le problème vient du fait que les formations suivies par les personnes moins qualifiées sont majoritairement des formations obligatoires (sécurité, transport, hygiène). Il ne s’agit donc pas de formations choisies, dans une logique d’évolution pro mais plutôt de mise en conformité à un ensemble de normes. Si les répondants déclarent être à l’initiative de leur formation, cette prise d’initiative reste limitée puisqu’il s’agit de formation… Obligatoire.

6 – Faut-il financer le permis de conduire ?

On voit ci-dessous que les usages du CPF pour le permis de conduire concernent les publics plus pauvres et moins qualifiés.

Il serait intéressant de croiser cette analyse démographique avec des éléments géographiques. Il apparaîtrait que les territoires ruraux, plus dépendants de la voiture, seraient doublement pénalisés par l’absence de financement du permis par le CPF. L’étude conclut d’ailleurs que « les personnes ayant obtenu leur permis ont connu plus souvent une évolution professionnelle favorable (re)trouver un travail, ne pas perdre son emploi, obtenir une promotion…) que les autres bénéficiaires du CPF et ils l’attribuent souvent à leur formation CPF.« 

Mobilisation du CPF pour le permis de conduire

¹ Lien de l’étude de la Dares.

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