Face aux défis économiques actuels, les acteurs du marché de la formation continue adaptent leurs modèles économiques. Cet article explore les stratégies mises en place pour surmonter les baisses de financement et exploiter les avancées technologiques.
L’image de couverture de cet article a été générée par l’IA.
Après quelques années de « dolce vita » voire d’abondance, le marché de la formation continue doit faire la cigale ou revenir sur terre, selon qu’on se place du point de vue des professionnels du secteur ou de Bercy.
Le cycle de réformes historiquement favorables au secteur est désormais révolu : il est probable qu’après la croissance de 50% des fonds publics depuis 2018 (apprentissage, CPF, PIC et FPC cumulés), un nouveau cycle qui nous amène en 2027 s’ouvre. Sans aller jusqu’à parler d’austérité, le ralentissement se fait sentir. Car les financements publics sont à la baisse, à commencer par la réduction du Plan d’investissement dans les compétences (PIC) dont les négociations laborieuses avec les Régions s’éternisent, la baisse des NPEC, le reste à charge à CPF etc… Toutes ces mesures mises bout à bout ont entraîné une secousse importante pour les acteurs du secteur.
Ce choc peut s’expliquer par un manque d’anticipation des changements, accentué si ce n’est entretenu par l’absence de lisibilité des politiques publiques. Mais aussi par des modèles économiques mono-dispositif, qui rendent certaines structures de formation très dépendantes de tel ou tel dispositif de financement. Il est d’ailleurs toujours amusant d’entendre les dirigeant.es de structures de formation, quand ils se présentent, le faire en parlant financements : » je suis OF plutôt CPF et un peu entreprises » ou « nous sommes 100% apprentissage avec un peu de PRO-A ». Le financement est quasiment identitaire chez certains.
Cette grisaille économique se ressent également du côté des investisseurs qui ont fait le choix de temporiser. Les groupes d’enseignement supérieur qui se sont développés sur l’apprentissage sont particulièrement exposés, entre baisse des NPEC, lobbying anti-apprentissage, publication des dividendes versés et annonce d’un possible Complément d’enquête sur le secteur. De quoi refroidir les fonds d’investissement. Les levées de fonds dans la EdTech sont également en baisse, malgré l’effervescence autour de l’IA. Des acquisitions ou des levées de fonds ont été repoussées, la valorisation étant à la baisse. Les sociétés comme Oktogone ou Datascientest ont donc eu le nez creux en vendant au bon moment.
Côté entreprises, nous assistons depuis le covid à des baisses régulières des dépenses des grands groupes, allant jusqu’à 10%-15% de baisse et des réductions d’effectifs, notamment sur la gestion de la formation. Les entreprises souhaitent flécher leurs budgets vers des projets à plus fort impact : reconversion, reskilling, compétences stratégiques, populations managériales, RSE. Elles réduisent les budgets, réduisent la formation individuelle sur catalogue et investissent plutôt dans des académies internes qui gèrent un portefeuille de formation et de compétences. Cette baisse des budgets, qui n’est pas systématique, se couple donc d’une exigence plus forte.
Pour faire face à cette baisse des financements, les acteurs de la formation professionnelle doivent diversifier impérativement leur modèle économique. Plusieurs stratégies sont possibles et déjà à l’œuvre :
La baisse des financements publics conjuguée à la nécessité de diversifier son modèle économique entraînent une consolidation du marché de la formation professionnelle qui touche aussi bien les acteurs EdTech que les structures de formation. Rachat de Bealink par Syfadis, de Teach on mars par Lumapps pour le côté EdTech, acquisitions du Collège de Paris (groupe IRFA, Groupe 39, Ifocop), ouverture du capital d’EM Lyon à Galileo etc… D’autres acteurs choisissent la prise de participation pour se diversifier, comme FROJAL, holding familiale du groupe Lefebvre Sarrut propriétaire de Dalloz Compétences.
Le collège-lycée Stanislas serait même à la recherche d’investisseurs pour compenser la fin du soutien du Ministère de l’Éducation Nationale….
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