Investir dans les compétences pour reconstruire l’économie

SEP-GRIS-EXTRAIT

Résumé du rapport du cabinet ASTERES, mandaté par la FFP pour travailler sur le rôle des compétences durant et après la crise sanitaire et économique du Covid-19.

SEP-GRIS-EXTRAIT

La crise du COVID-19 a renforcé l’urgence de former les salariés. La formation continue est un élément clef de soutien des personnes en difficulté sur le marché du travail, comme les demandeurs d’emploi ou les jeunes décrocheurs. Cette crise a également révélé des faiblesses économiques et sociales, notamment dans les secteurs des compétences numériques et de l’industrie française. Vous trouverez le rapport dans son intégralité ici.

Sortir de la crise économique : former les salariés dans les entreprises 

Former les actifs français est une nécessité structurelle

Le rapport ASTERES pour la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP) déclare qu’en France, la formation professionnelle est devenu un impératif en raison de 3 difficultés économiques et sociales : 

  • Le déficit des compétences de base : ces dernières sont en effet inférieures aux pays comparables. L’évaluation PIAAC (The Survey of Adult Skills) place notamment la numératie et la littératie des Français en dessous de la moyenne de l’OCDE.
  • L’obsolescence progressive des compétences avec l’âge : les compétences des Français se détériorent plus rapidement que dans d’autres pays de l’OCDE, en particulier pour les collaborateurs de 45 à 65 ans, qui seraient moins compétents comparés à d’autres pays. 
  • Le manque de mobilité des actifs : la faible mobilité des Français crée un écart important entre les compétences et les emplois. Les entreprises les plus productives ont du mal à attirer des salariés plus compétents, ce qui provoque une perte de productivité de l’économie à l’échelle nationale.

Les entreprises de taille moyenne ne sont plus incitées à former leurs salariés

Selon le rapport ASTERES pour la FFP, la réforme de la formation professionnelle qui date de 2018 a contribué à une baisse d’investissements dans la formation de la part des moyennes entreprises (entre 50 et 250 salariés). Celles-ci contribuent en effet à hauteur de 1,7 milliard d’euros par an alors qu’elles constituent le fer de lance de l’économie.

Les entreprises de plus de 50 personnes doivent désormais payer “deux fois” la formation, selon le rapport de ANDRH, « Réforme de la formation pro – Résultats Enquête », 2019. En effet, depuis 2018, elles paient comme toutes les autres une contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance, mais ces fonds ne financent pas leurs politiques de formation.

Circulation des fonds de la formation professionnelle en France, selon le rapport ASTERES

La crise du COVID-19 devrait affecter la formation des salariés en entreprise

  • En période de crise, les entreprises ont tendance à favoriser les dépenses indispensables à court-terme et réduisent en général leurs investissements.
  • Les dépenses de formation devraient diminuer pendant 1 ou 2 ans.
  • Le manque de formation aura des conséquences économiques qui devraient voir le jour à moyen-terme.

La hausse future du chômage : former les demandeurs d’emploi et les actifs peu qualifiés

Former des publics fragiles : une priorité économique et sociale 

Comme toute crise, celle que nous vivons actuellement fait ressortir les inégalités et accentue les difficultés pour les populations les plus fragiles.

  • La formation professionnelle des demandeurs d’emploi doit gagner en efficacité : l’accès aux compétences pour cette population est plus difficile et plus longue que pour les actifs. Selon l’enquête  l’Insee (2016) sur la formation des adultes, les actifs en emploi sont près d’un sur deux à avoir eu accès à une formation non formelle à but professionnel au cours des 12 derniers mois, contre 30% des personnes au chômage.
  • Le passage entre formation initiale et formation professionnelle doit être amélioré chez les jeunes les moins qualifiés.
  • La formation des actifs en contrat précaire, peu diplômés ou peu formés doit se renforcer. Entre 2012 et 2015 en France, le taux d’accès à la formation pour les personnes en contrat temporaire était de 34%, contre 74% aux Etats-Unis et 63% au Royaume-Uni.

Mettre fin aux emplois non pourvus via la formation 

Le rapport précise qu’en France, le nombre d’emplois non pourvus est estimé entre 200 000 et 300 000, (170 000 selon Pôle Emploi). Pourvoir ces emplois permettrait de créer de la richesse, à la fois pour les ménages et les entreprises. « Les gains engendrés pour l’économie si les 170 000 emplois non pourvus et recensés sur Pôle Emploi trouvaient un salarié serait de l’ordre de 4,3 milliards €. Ces gains se répartissent entre 1,23 milliards € pour les salariés passant du chômage à l’emploi, et 3,07 milliards € pour les entreprises qui pourraient ainsi augmenter leur production. » Vous trouverez ci-dessous un tableau de l’ASTERES qui explique comment le calcul a été effectué pour estimer les gains individuels des emplois non pourvus.

Une formation continue plus efficace

La formation continue doit évoluer afin de protéger davantage les jeunes, les actifs fragiles et les demandeurs d’emploi. Ses missions : 

  • Aider les actifs les moins diplômés à s’intégrer sur le marché du travail 
  • Protéger les actifs dont l’emploi est menacé pour éviter le chômage
  • Favoriser la mobilité sociale et professionnelle des collaborateurs les moins qualifiés
  • Réussir la rentrée 2020 pour favoriser l’insertion des jeunes actifs 

Le monde d’après : investir dans une économie digitalisée, décarbonée et industrielle via les compétences

L’investissement dans les compétences numériques 

La crise sanitaire a révélé des manques importants de l’économie distancielle. Beaucoup d’entreprises se sont avérées très peu numérisées, ce qui serait notamment lié à un manque de compétences : 

  • Selon une enquête de Terra Nova, 42% des télétravailleurs français n’avaient jamais fait de télétravail avant le confinement et seulement 17% avaient été formés à cette activité.
  • 17% des Français souffrent d’ “illectronisme” : en effet, selon Stéphane Legleye et Annaïck Rolland, « Une personne sur six n’utilise pas Internet, plus d’un usager sur trois manque de compétences numériques de base” (Insee Première 2019).
  • La numérisation des entreprises est ralentie par le manque de main d’oeuvre qualifiée dans le secteur digital.

Un volet formation pour les politiques de relocalisation 

La dépendance de l’économie françaises aux importations pour des biens stratégiques a relancé le débat sur la relocalisation de certaines filières industrielles. La crise a mis en lumière la réduction des capacités de production autonome en période critique. En 2019, le secteur industriel représente 11% du PIB en France contre 15% en Italie et 25% en Allemagne. La compétitivité de l’industrie française et le succès des relocalisations passent notamment par une politique en faveur des compétences.

Développer nos compétences pour accélérer la transition écologique

  • La crise économique menace la mise en œuvre de la transition énergétique en raison du manque de visibilité des investisseurs privés dans les projets écologiques et de la baisse des prix des énergies fossiles.  
  • Le gouvernement et la Commission européenne ont affirmé leurs volontés politiques d’accélérer la transition écologique à la sortie du Covid-19. 
  • En France, la transition écologique dispose d’un important volet sur les compétences. Le Bureau international du travail prend la France comme exemple de la bonne combinaison entre la politique de transition énergétique et les investissements dans les compétences environnementales.

Besoin de se moderniser et d’investir pour les sociétés de formation

  • La crise a frappé des entreprises de formation professionnelle qui connaissaient déjà des difficultés économiques depuis plusieurs années. Une enquête menée par la FFP auprès de 160 entreprises et associations révèle que l’activité a baissé de 72% durant le confinement. La formation professionnelle est donc l’un des secteurs les plus touchés par la crise.
  • Les rapports entre l’offre de formation et les besoins des actifs semblent souffrir des nombreux intermédiaires et du manque d’évaluation. Une enquête de l’Institut Montaigne a notamment montré que l’adéquation entre la formation et les besoins du stagiaire était parfois décevante.
  • Les entreprises de formation doivent investir afin de faire évoluer leurs modèles économiques, renouveler leurs contenus, proposer des formations personnalisées et former les formateurs. La période de crise a par ailleurs été propice à leur digitalisation : 34% du catalogue est désormais disponible en ligne contre 9% avant la pandémie.

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