Le plan d’investissement dans les compétences a-t-il tenu ses promesses ? Retour sur l’évaluation de la Cour des comptes.
Lancé en 2018 dans le cadre du Grand Plan d’Investissement (GPI), le Plan d’investissement dans les compétences (PIC) devait révolutionner la formation professionnelle. Doté de 14,6 milliards d’euros, il ambitionnait de créer une véritable « société de compétences ». La cible prioritaire était les demandeurs d’emploi et les jeunes peu qualifiés. Cependant, l’évaluation de la Cour des comptes, publiée en janvier 2025, dresse un bilan mitigé. Retour sur le rapport dans cet article.
L’idée initiale du PIC était de repenser en profondeur l’acquisition des compétences en France. L’accent devait être mis en particulier sur la formation continue et l’individualisation des parcours. Or, selon la Cour des comptes, le plan a été quasiment vidé de son ambition transformatrice dès son déploiement. Plutôt que de restructurer l’ensemble du système de formation, il s’est plutôt concentré sur la modernisation l’accompagnement déjà existant, notamment via les pactes régionaux d’investissement dans les compétences (Pric).
Certes, le PIC a permis d’augmenter de 6 % les entrées en formation des demandeurs d’emploi entre 2017 et 2022. Cependant, il n’aurait pas modifié en profondeur l’accès à la formation pour les publics les plus vulnérables. Par exemple, le taux d’accès des moins diplômés à la formation reste stable à 52 % entre 2018 et 2023, tandis que les formations financées ne correspondent pas toujours aux métiers en tension.
Malgré ces faiblesses, la Cour des comptes souligne que le PIC a contribué à moderniser certaines pratiques. Il a favorisé une individualisation des parcours et une meilleure prise en charge des bénéficiaires du RSA, dont les entrées en formation ont progressé de 12,8 % entre 2018 et 2023.
Alors que la version 2024-2027 du Plan d’investissement dans les compétences est en préparation, une question se pose. Ce nouveau plan reprendra-t-il les mêmes limites que son prédécesseur ? La Cour des comptes recommande :
Le PIC persiste dans la croyance qu’envoyer les demandeurs d’emploi en formation est la seule et unique solution. Or, d’autres facteurs limitent le retour à l’emploi et l’efficacité de la formation. Mobilité géographique, attractivité des métiers, salaires, qualité du management, connaissance des dispositifs, etc.
Et si, plutôt que d’empiler les milliards, on abordait le sujet du diagnostic initial et des facteurs qui freinent la société des compétences, pour donner à la formation son vrai potentiel ?
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