Découvrez notre résumé du baromètre EdTech France sur la perception des EdTech françaises par les grands groupes.
EdTech France, en partenariat avec First Group et Bpifrance Université, a publié son premier baromètre sur la perception des solutions de formation professionnelle françaises par les grandes entreprises. L’objectif ? Partir de données concrètes récoltées dans des entreprises privées de plus de 500 collaborateurs pour comprendre comment les acteurs de la formation perçoivent l’écosystème français. 400 répondants, dont 200 responsables (DRH, RRH, responsables formation, L&D, suivi des talents, PDG…) et 200 salariés, hommes et femmes de tous âges, ont répondu au questionnaire.
Pour consulter le baromètre, vous pouvez le télécharger ici.
96% des responsables répondant au questionnaire ont recours à des organismes externes pour au moins une partie de leurs formations, et c’est plus d’un quart qui le fait pour la totalité des formations.
44 % des responsables interrogés prévoient d’augmenter leur budget formation en 2026, et un quart anticipe une baisse. Pour se donner une idée de l’investissement formation par collaborateur, plus de deux tiers des responsables interrogés déclarent dépenser aujourd’hui entre 500 et 2 500 € par tête et par an. Dans un contexte économique tendu, c’est plutôt bon signe pour la filière Edtech.
Au-delà des chiffres, qu’est ce qui motive le choix des responsables de faire appel à tel ou tel organisme ? Et qu’attendent les salariés de ces formations ?
Salariés et responsables sont alignés quand se pose la question de l’impact de la transformation numérique sur les métiers, et donc de l’exigence d’une montée en compétence. Cela étant dit, les avis diffèrent sur certains points.
Le caractère récent et à jour des contenus pèse lourd dans le choix de la formation, pour les salariés comme pour les responsables. L’interactivité, la réputation de l’organisme et le prix sont plus importants dans le choix des formations pour les responsables que pour les salariés. Ces derniers sont en revanche plus emballés à l’idée que le dispositif de formation soit français. La flexibilité fait également partie des critères de premier choix.
Alors que 42% de l’offre de formation dans les grandes entreprises est numérique, les salariés restent très attachés au présentiel, largement préféré au format hybride et a fortiori distanciel, même s’ils leur reconnaissent un intérêt pratique et de flexibilité. 68% déclarent qu’ils ressentent un sentiment de solitude avec les formations en ligne, mais il semblerait que tant qu’à suivre une formation à distance, ils préfèrent le faire en autonomie plutôt qu’avec un tuteur ou formateur. Pour les responsables, les formats hybrides paraissent presque aussi adéquats que le présentiel, et pour ce qui est du 100% distanciel, ils le préfèrent accompagné d’un tuteur ou formateur.
85 % des responsables estiment que la souveraineté technologique est un enjeu dans le choix des solutions de formation. Mieux encore, 9 responsables sur 10 préfèrent une solution française si elle offre les mêmes fonctionnalités qu’une alternative étrangère.
C’est une bonne nouvelle, mais attention cependant, bien que chauvins, et à tort ou à raison, les responsables ont des freins à l’adoption de solutions de formation françaises. Et c’est avant tout le prix qui pèche. Viennent ensuite la difficulté à identifier les bons acteurs et le sentiment que les formations numériques françaises ne sont pas assez performantes. La volonté de consommer locale est bien là, mais il faut encore convaincre que le coût est justifié compte tenu de la valeur ajoutée des produits.
Côté salariés, c’est notamment pour une question de protection des données qu’ils sont plus à l’aise avec une solution française ou européenne.
Et puis, il y a cette stat : 60 % des responsables pensent que c’est la DSI qui a le dernier mot sur le choix de formation, pour des raisons de réglementation interne. Ce qui voudrait dire qu’une bonne partie des décisions repose sur des critères techniques, de sécurité, d’intégration… autant que pédagogiques. Pour les autres 40% de responsables, c’est malgré tout l’intérêt pédagogique qui prime.
Le constat pose une question stratégique : comment aligner les exigences sécuritaires et les besoins en formation ? Comment faire dialoguer DSI et L&D pour que le choix des outils serve réellement la montée en compétences ?
C’est d’ailleurs sûrement pour faire le lien entre ces enjeux qu’on voit apparaître de plus en plus de postes hybrides dans les équipes L&D en rapport avec la data et l’informatique, comme le Learning Tech Administrator.
Ce baromètre met en lumière une réalité encourageante : les grands groupes ont envie de miser sur les EdTech françaises pour la formation professionnelle.
Former ses collaborateurs avec des outils souverains, c’est protéger les données internes, soutenir l’innovation locale et garantir une meilleure réactivité face aux besoins métiers. Dans un monde où le cycle de vie des compétences s’accélère, miser sur un écosystème EdTech français robuste et performant n’est pas qu’un choix idéologique, c’est un levier de compétitivité, notamment pour la formation professionnelle.
Mais cette préférence ne se traduit pas toujours concrètement. Entre problèmes de lisibilité, contraintes budgétaires et sécurité de l’informatique, les prises de décision restent complexes.
C’est maintenant aux acteurs de la formation d’accompagner cette dynamique. En continuant de construire des ponts entre DSI et directions formation et en gardant toujours le cap sur l’essentiel : des parcours efficaces, engageants et personnalisés, des collaborateurs qui développent les bonnes compétences et des entreprises qui restent dans la course.
Learn Assembly est un cabinet de conseil hybride créé en 2013 qui accompagne la transformation de tous les acteurs de la formation et de l’emploi. Notre mission est de les aider à jouer un rôle stratégique dans leurs organisations pour répondre au défi des compétences, tout particulièrement dans un contexte de transition écologique et de transformation technologique. Nous accompagnons les directions générales et L&D de grands groupes, les acteurs publics et les établissements d’enseignement supérieur dans leurs évolutions stratégiques, digitales et pédagogiques.