Business as unusual - Comment faire face à la volatilité de notre environnement ?

SEP-GRIS-EXTRAIT

Retour du « business as usual » : comment gérer la volatilité et la complexité de la réalité actuelle ? Article écrit par Antoine Amiel et initialement publié sur LinkedIn.

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Vous aussi, vous avez reçu de nombreux mails de vœux en ce début d’année 2022 ? Trop souvent envoyés automatiquement grâce à des techniques de « growth hacking », peu captent en général mon attention. Sauf un. Il m’annonçait la fin prochaine du COVID et surtout, le retour au « business as usual ».

Le contexte (au cas où) :

  • Aux États-Unis, le phénomène de la « Great Resignation » atteint un niveau record. Au point d’en devenir le hashtag du moment sur Tiktok.
  • En France, de nombreux emplois restent à pourvoir. Tout le monde s’en plaint, sans s’attaquer à résoudre les problèmes de fond (conditions de travail, horaires, orientation, mobilité géographique, dépriorisation du travail). D’ailleurs, chez Learn Assembly, ON RECRUTE.
  • Le paysage économique est en train de se renouveler. C’est ce que nous laissent à penser les nombreuses levées de fonds, fusions-acquisitions et interventions des autorités de la concurrence.
  • La hausse des prix de l’énergie déclenche des crises politiques et même des émeutes. C’est le cas au Kazakhstan où l’explosion des crypto-monnaies est directement responsable de l’augmentation du prix de l’énergie.
  • El Salvador est le premier pays à utiliser une crypto-monnaie comme monnaie nationale (officiellement pour construire des écoles).
  • Une éruption volcanique dévastatrice vient de couper les iles Tonga du monde pendant plusieurs jours.
  • Un joueur de tennis provoque une crise diplomatique.

Une seule chose n’a pas changé : on construit toujours des tours à la Défense. Bref, c’est très clairement le retour du « business as usual ».

Pour les organisations, ce n’est pas facile de se positionner. Mais il y a des pistes pour gérer la complexité et la volatilité de notre environnement et ne pas tomber dans le piège de l’esprit réactionnaire ou de la civilisation du cocon.

Résultat de la recherche « unusual » dans son moteur de recherche préféré (qui n’est pas Google)

Apprendre à être curieux

Personne n’a anticipé le COVID. Ni l’augmentation brutale du prix de l’énergie. Ni le Brexit. Et j’en passe. La prospective et le « design fiction » ont alors le vent en poupe car elles fournissent justement une structure pour décrypter le monde d’aujourd’hui à l’aide de l’imaginaire. Les organisations ont donc tout à gagner à s’emparer de ce type d’approches qui encouragent l’ouverture vers l’extérieur et la curiosité. Elles répondent par ailleurs en partie à leurs problèmes actuels :

  • Capacité à construire un projet commun et donner du sens
  • Développer les « soft skills » comme la créativité et la résolution de problèmes
  • Développer le travail collaboratif et la réflexivité

La curiosité est une compétence, pas une qualité ou un défaut. Elle s’outille, se structure, se développe.

Redonner du temps de parole à la parole

Les solutions pour analyser les besoins des collaborateurs se multiplient : questionnaires, baromètres, sondages… Pourtant, ils ne se sont rarement sentis aussi peu entendus qu’aujourd’hui. Et pour cause, un sondage ne pourra jamais remplacer une parole rendue possible par un contexte favorable. On voit d’ailleurs apparaître de nombreuses démarches qui vont dans ce sens :

  • La certification de responsables RH et formation au co-développement ou à la facilitation
  • Le développement de communautés d’échange de pratiques
  • Le lancement d’événements dédiés au partage et au transfert de connaissances au sein des entreprises

Demain, aller en formation voudra dire s’inscrire dans un réseau de pairs, présenter ses situations en toute honnêteté et écouter les retours des autres.

Revaloriser les compétences au lieu de chercher à recruter des gens qui ne veulent pas venir

« On ne fait pas du neuf avec du vieux ». Voilà ce que j’ai entendu dire de la part d’un ancien PDG au sujet du développement des compétences lors d’une session de « mentorat ». Et si on lui donnait tort ? Quand bien même il aurait raison, si les offres d’emploi n’ont pas de candidats… autant les former ! Les solutions de cartographie de compétences et d’auto-positionnement permettent de mieux connaître les salariés afin de les accompagner dans l’évolution de leurs parcours professionnels. Les reconvertis et les slasheurs représenteront alors un tiers, voire la moitié, des travailleurs.

Lutter contre la dissonance entre valeurs affichées et vécues, travail réel et travail prescrit

La semaine dernière, je déjeunais avec une amie consultante. Son cabinet se spécialise dans le créneau juteux de la raison d’être, du sens et des entreprises à mission. Elle me racontait qu’elle allait démissionner à cause du harcèlement et la misogynie auxquels elle fait face au quotidien. Contrairement aux idées reçues, les gens ne cherchent pas plus de sens qu’avant. Ce qu’ils veulent, c’est un écart minimal entre ce qu’on leur vend et ce qu’ils vivent au quotidien. Ce qui est très différent. La différence entre les promesses des entreprises et la réalité du travail entraîne une frustration toujours plus grande. Arrêtons de promettre et commençons à incarner davantage. Quand on peut se le permettre, rester au chômage plutôt que de devenir cynique ou désabusé est un choix tout à fait compréhensible.

Se saisir du sujet de la conformité

Nous vivons dans un monde paradoxal. Alors que la mondialisation s’accélère et que les marchés s’ouvrent à la concurrence les uns après les autres, rien n’a jamais été autant régulé et processé qu’aujourd’hui. Les entreprises sont soumises à de plus en plus de normes, de certifications, d’accréditation ou encore de labellisations. Y compris les TPE et PME. Une de leurs obligations : prouver qu’elle sont conformes, notamment grâce à la formation de leurs salariés. C’est ainsi que ces derniers reçoivent chaque mois un mail les invitant à suivre un module de e-learning obligatoire. Après 10 relances, ils sont alors contraints à le compléter comme des robots. Certes, la conformité permet de :

  • Faire murir les organisations
  • Améliorer la qualité de vie au travail
  • Réduire les risques

Cependant, elle peut aussi devenir une meta-structure incontrôlable, à la gouvernance inconnue, aux motivations incompréhensibles et sans contrôle démocratique. Par conséquent, elle peut renforcer le sentiment de dépossession et de désenchantement des nombreux travailleurs.

Relocaliser oui, mais en fait non

Après avoir vendu les missions de délocalisation, les cabinets de conseil vendent aujourd’hui les missions de relocalisation. Après tout, c’est une forme d’économie circulaire comme une autre… De la Remontada aux circuits courts, la relocalisation semble s’acquérir au nom de la souveraineté. Malheureusement, on ne souhaite pas tous accueillir une usine, un centre de tri ou des éoliennes près de chez soi. La relocalisation fait face au confort et à l’esthétique. On veut du local, mais du beau local. Du local, mais du local pas cher. Le confort serait-il le pire ennemi de la transition écologique ?


Learn Assembly est une learning compagnie dont la mission est d’aider les entreprises à développer l’employabilité de leurs salariés, de manière saine et durable. Architecte et bâtisseur d’expériences apprenantes, nous designons des solutions innovantes de learning pour plus de 200 clients. Learn Assembly c’est aussi Learning Boost, la première solution d’auto-positionnement entièrement personnalisable.

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