Changer de métier dans le cadre de la crise COVID19

shutterstock_739797655

Christelle Chappaz, ancienne directrice au sein de l'Université d'une grande banque, explique sa transition vers l'univers du conseil en tant qu'indépendante.

SEP-BLEU-SLASH-EXTRAIT

Article écrit par Christelle Chappaz, Directrice de MELIA Conseil 

Le 31 janvier 2020, j’ai quitté un poste de Directrice au sein de l’Université d’entreprise d’un grand groupe bancaire pour démarrer une activité de conseil, en tant qu’indépendante. Après 10 années passionnantes, j’ai choisi de démarrer ma deuxième partie de carrière en créant ma structure pour proposer des prestations de conseil stratégique auprès d’Universités d’Entreprises, de Directions formation ou de Grandes Écoles notamment.

Pourquoi ce saut vers l’univers du conseil ?

Pour explorer des contextes inédits, développer de nouvelles compétences et de nouvelles postures (faciliter et influencer sans décider). Mais aussi pour découvrir de nouvelles manières de travailler. J’ai déjà exercé des « métiers qui n’existaient pas encore » (responsable du Knowledge Management ou Directrice Expérience apprenants),  travaillé dans une start-up ou eu plusieurs employeurs en même temps . Je n’avais jamais été « entrepreneuse ». Or, je crois, comme d’autres, que les frontières entre salariat et entrepreneuriat vont s’estomper, que des collaborations sur projet vont se développer et j’avais envie de découvrir ces évolutions du monde du travail de l’intérieur.

Changer de métier en pleine crise COVID19, qu’est-ce que ça implique pour moi ?

"Je ne me sens pas isolée : un large élan de solidarité et de partage me porte."

La crise nous déstabilise tous, qu’on change ou pas de métier. Confinement, perspective d’un déconfinement partiel et fragile, crise économique et sociale à venir, crise écologique déjà présente… Qui peut se dire aujourd’hui totalement épargné par les doutes ? Ce monde VUCA dont on a si souvent parlé (Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu), aujourd’hui, on est bien en train d’y vivre !

Oui, je m’inquiète, je manque de repères… Peut-on faire son métier de conseil de manière qualitative, en mode « distanciation sociale », tant qu’un vaccin n’est pas trouvé ? De nouveaux projets vont-ils être lancés si les organisations sont en difficulté économique et les budgets formation réduits ?

Tant de travailleurs sont aujourd’hui vulnérables, que ce soit sur le plan sanitaire ou économique, avec de l’inactivité totale ou partielle. D’autres sont au bord du burn-out car ils mènent des missions harassantes en première ligne ou doivent gérer des situations complexes à distance, en étant hyperconnectés. Beaucoup doivent articuler travail et contexte familial compliqué (jeunes enfants, famille éloignée, proches malades…). Est-il raisonnable de penser qu’on a encore besoin de consultants dans cette période ? Est-il sérieux d’imaginer que la priorité à court et moyen terme, c’est de se former en e-learning ?

"Dans ce contexte si incertain, le développement des compétences, dans la durée, va rester une priorité."

Je doute mais je sais que j’ai une situation privilégiée et je ne me sens pas isolée : un large élan de solidarité et de partage me porte. Dans la tempête, les acteurs L&D tissent de nouveaux liens. Alors,  je considère, avec optimisme, certaines opportunités.

Dans ce contexte si incertain, le développement des compétences, dans la durée, va rester une priorité. Pour nous adapter, nos soft skills, plus que nos compétences techniques, peuvent faire la différence : apprendre à apprendre, s’ouvrir aux autres, développer son esprit critique, adapter une posture créative… Les acteurs et les organisations qui sauront investir dans ces compétences « humaines » réussiront sans doute mieux à se positionner, à garder confiance, à construire leur avenir.

Dans un contexte de transformation majeur, garder la tête froide et prendre le temps de penser l’avenir est déterminant. Au-delà des plans de reprise à court terme, nous devons organiser la « refondation », repositionner le sens de nos actions, reclarifier nos priorités, nos stratégies… Cela suppose d’accepter de douter, de ne pas avoir de recette toute prête et de penser demain à plusieurs.

Dans mes domaines d’intérêt, les nouvelles manières d’apprendre et de travailler, c’est évidemment une période riche, qui permet d’inventer, de créer et d’accompagner. Parmi les nombreuses questions qui se posent, on peut citer : comment soutenir les travailleurs vulnérables et les accompagner dans le développement de leur employabilité ? Comment repenser les équilibres entre présentiel et distanciel et développer de nouvelles hybridations ? Comment soutenir encore davantage la culture d’apprentissage et contribuer au développement d’organisations et d’équipes apprenantes ? 

Finalement, changer de métier dans le cadre de cette crise COVID19, c’est vivre une mise en déséquilibre accélérée. C’est aussi – peut-être – l’opportunité de devenir non pas seulement « consultante indépendante », mais « facilitatrice des transitions, en réseau ». La période est certes difficile mais nous pouvons contribuer, par notre intelligence collective, à façonner le futur du Learning et du Travail. N’est-ce pas passionnant ?

Pour aller plus loin :


Learn Assembly est une learning compagnie dont la mission est d’aider les entreprises à développer l’employabilité de leurs salariés, de manière saine et durable. Architecte et bâtisseur d’expériences apprenantes, nous designons des solutions innovantes de learning pour plus de 200 clients. Learn Assembly c’est aussi Learning Boost, la première solution d’auto-positionnement entièrement personnalisable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans nos derniers Numéros…

Sep-gris-@2-500

numéro 8

Learn Assembly met des acteurs de l’IA dans le learning à l’honneur : Corolair

numéro 8

La Révolution de l’IA dans le Digital Learning : progrès ou péril ?

numéro 6

Apprendre à apprendre : Learn Assembly accompagne Nexity pour former ses collaborateurs à l’agilité d’apprentissage

numéro 6

Des Open Badges pour lutter contre le monopole de la reconnaissance ?