Le cabinet de conseil Kéa nous éclaire sur l'inclusion des seniors dans le monde du travail. Découvrez le résumé de leur étude.
En France, en 2024, 30% des actifs ont plus de 50 ans. Face à une population vieillissante et à l’allongement de la durée de vie au travail, les entreprises sont confrontées à de profonds changements qui interrogent leur stratégie, leurs opérations et leur culture.
Le cabinet de conseil Kéa nous éclaire sur l’inclusion des seniors dans le monde du travail. Comment les entreprises peuvent-elles transformer ce défi en opportunité ? Leur étude “Choc démographique : le défi de la compétitivité inclusive” nous donne quelques clés.
“La population en âge de travailler (de 15 à 64 ans) a reculé de 2,5 % dans la zone euro et de 2 % en France entre 2010 et 2023.” 1
En France, les seniors représentent déjà 30 % des actifs, et la tendance est à la hausse. Face à une baisse anticipée de la population active, les entreprises doivent revoir leur stratégie de gestion des talents pour inclure les travailleurs de plus de 50 ans. L’étude souligne que la France est en retard par rapport à ses voisins européens en termes d’inclusion des seniors. Le taux d’emploi est de 56 % contre une moyenne de 61 %.
Les salariés seniors coûtent-ils vraiment plus cher et sont-ils vraiment moins productifs que le reste de la population active ?
Si en France, le salaire des 55-64 ans est 20% supérieur à celui des des 25-54 ans, cet écart est à nuancer. Aujourd’hui, la tension sur les métiers et les bassins d’emploi renverse la donne. Un jeune conseiller bancaire ou un jeune informaticien peut facilement être embauché à un niveau de rémunération aussi élevé, voire plus, que ceux des seniors. Par ailleurs, la “smicardisation” des bas salaires réduit également cet écart. “En deux ans, le nombre de personnes payées au salaire minimum a augmenté de près de 50%2, rattrapant le nombre de seniors dont la rémunération n’a pas ou peu progressé.”
D’autre part, les entreprises les plus productives sont celles où les seniors représentent un tiers des employés3.
Des statistiques qui contredisent donc l’idée reçue que les seniors sont plus chers et moins productifs. Et ce que les chiffres ne montrent pas, c’est que les compétences et l’expérience de cette population plus expérimentée sont des atouts fondamentaux pour la transmission du savoir et le maintien d’un capital humain fort.
Pour aborder la question du vieillissement des actifs, les entreprises doivent adopter une approche systémique, intégrant les besoins spécifiques des seniors dans leurs politiques RH. La Positive Business Map© de Kéa propose des pistes pour améliorer l’ergonomie, les conditions de travail et la formation continue, tout en favorisant le dialogue intergénérationnel.
Au-delà d’être une nécessité au vu de la situation démographique et sociale du pays, l’inclusion des seniors constitue un véritable levier de compétitivité. Selon Kéa, il est primordial de dépasser la simple conformité réglementaire pour développer une approche proactive. L’intégration des seniors doit être perçue comme une opportunité d’innovation et de croissance durable.
Avec un solde démographique négatif, les entreprises vont faire face à une pénurie durable de talents. Trois solutions sont possibles :
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1 Selon les travaux de l’Institute for health Metrics and Evaluation, publiés par le LANCET
2 DARES, entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2023
3 « Mixité et performance des entreprises ». IODAS – L’Impact sur les Organisations de la Diversité selon l’Age et le Sexe, France Stratégie / TEPP CNRS